lundi 28 décembre 2009

L'idéal beuchique


Lecteur ou auteur, bienheureux est celui qui, ayant achevé les dernières lignes d'une nouvelle, reste un moment pétrifié sur place, à ruminer sur ce qu'il vient de lire ou d'écrire. Dans l'idéal, il faudrait que notre coeur, ou notre esprit, en ait êté un tant soit peu chamboulé. Que notre température se soit élevée ou abaissée d'un degré. Qu'ensuite notre respiration retrouve son rythme normal et que, nous ressaisissant, redevenant ces « créatures de sang chaud et de nerfs », comme le dit si bien l'un des personnages de Tchekhov, nous nous levions pour passer à autre chose : la vie. Toujours la vie.


Raymond Carver, À propos de Where I'm calling from ( in N'en faites pas une histoire)

5 commentaires:

Marcoroz a dit…

Cher Beuche, dans l'idéal nous devrions être transportés, en somme. Le nom de Carver m'inspire une solution: http://www.cars-verts.com/

Beuche a dit…

Oui, bon, mais permettez-moi de préférer Carver à son presque homonyme breton, tout de même...

a dit…

Difficile de passer après Rozif.

Appas a dit…

Je préférais la photo du billet du 23/12.

Silencieuse a dit…

Vous lui ressemblez physiquement, non ? Mais il n'y a pas qu'à lui que vous ressemblez. Ou bien peut-être que la ressemblance...