samedi 28 novembre 2009

Béatification


Il faut que Beuche l'écrive, il faut que Beuche le proclame, il faut que Beuche l'avoue, il faut que ses lecteurs le sachent : Beuche est à un tournant capital de son évolution spirituelle.

Désormais, Beuche ne jure plus que par la télévision.


Écoutez plutôt :

Hier soir était diffusé sur la chaîne de toutes les inspirations beuchiques "Le plus grand quizz de France".

Nous épargnerons, dans un but de salutaire concision, la narration du principe et des modalités de ce jeu, sorte d'annoblissement de la non moins précieuse émission "Qui veut gagner des millions ?" qui souffre sans doute injustement d'un préjugé aussi mesquin que tenace selon lequel l'élitiste Julien Lepers et son inaltérable "Questions pour un champion" serait le seul réceptacle du public cultivé. Point de Foucault (Jean-Pierre, pas Michel, bande d'ignares), donc, mais Christophe Dechavanne.

Christophe Dechavanne, le nouveau maître de Beuche. Christophe Dechavanne, celui qui a, très dignement, avec la solennité qui lui est propre et cette fermeté dans la voix qui vous impose sans ostentation ni contestation possible la grandeur d'esprit et l'irréfutabilité du propos, après qu'Alexia Laroche-Joubert, productrice d'émissions télévisées de son état, ait, sympa et accesible comme elle est, envoyé une petite vanne bien rigolote, on déconne grave quoi !, Christophe Dechavanne, donc, déclara, la tête haute et le regard face à la caméra :

« Et dire que cette dame est aussi directrice de la Star Academy, on a du mal à le croire ! »


Et comment donc !

Vous rendez-vous compte, Chers et fidéles lecteurs ? On peut être directeur de la Star Academy et aussi savoir ne pas se prendre au sérieux !....

Beuche en est tout retourné, cette information fait pour lui office de révélation, presque d'évangile !...

Lui qui pensait naïvement, jusqu'à présent, que cette référence absolue qu'est la Star Ac' interdisait toute légèreté, toute distance, toute ironie...

Tout n'est pas perdu, donc.


Et Beuche s'est agenouillé devant l'autel télévisuel, les larmes chaudes de l'émotion et de la gratitude coulant sur ses joues brûlantes, et son âme, oh, son âme, incadescente, et légère, légère, communiant avec les hertz, et Beuche a crié "Alleluïa" !


Amen.

12 commentaires:

Georges de La Fuly a dit…

Ça devient vraiment "un acte de charité", de laisser un commentaire ici, en effet.

Beuche a dit…

Tout est à prendre au premier degré, chez Beuche ! La preuve !

a dit…

Cher Beuchy, merci, merci de transmettre l'Émotion, j'en suis trempée de larmes de reconnaissance et d'amour, merci, merci encore d'être présent.

Beuche a dit…

Quand on se fixe comme tache de distribuer des vitamines du bonheur, Kimounette, c'est bien la moindre des choses, va !

Georges de La Fuly a dit…

Marcel saute dans un taxi pour les Buttes-Chaumont : il a une autre télé dans l’après-midi chez Christophe Dechavanne (mon insecte préféré) ! Pas une invitation télévisée depuis trois ans et deux d’un coup le même jour.… C’est pas de pot.

Les musiciens sont là. Moi j’ai suivi, car j’aimerais bien coincer un responsable pour mon Bonheur… L’agitation des plateaux est toujours enseignante : c’est l’usine TF1 par rapport à la popote A2 ce matin. Mille branleurs puants et énervés sillonnent l’espace. Marcel s’installe et s’apprête à jouer avec Chebel, Gousset, Arvanitas et Michel Denis lorsque le réalisateur surgit et pique un toupillon…
Ah ! Eh bien, laissez-moi vous dire Zanini que nous ne sommes pas vraiment contents… Ah ! Non ! Quel culot ! On vous fait plaisir en vous invitant sur la Une et vous faites une émission sur la Deux, le matin même ? C’est pas très professionnel… Vous savez, Christophe en a gros sur la patate : il est furieux. On a même délibéré si on vous annulait ou pas… C’est incorrect, mon vieux !…

Mon père se retourne vers le vide de sa contrariété. Ça me fait presque mal. Il baisse les bras en fataliste coupable… Nez de Turc dans son caca… Coupable de quoi ? Si Michael Jackson était passé le matin sur une autre chaîne, hésiteraient-ils à le reprendre sur la leur de merde le soir ? Bande de crapules : c’est peut-être lui faire beaucoup d’honneur à mon père de jouer les jaloux de l’exclusivité comme si c’était une super-star qu’on s’arrache, mais l’humiliation n’en est pas moins odieuse. Les merdiateux commencent à nous faire chier avec leurs guerres des chaînes, comme si le téléspectateur (le vrai patron) s’en souciait. Ah ! Ce monde de la télé est infect au-delà de l’infect… (…) Le temps de remonter j’apprends que c’est moi qui en ai raté une autre ! Dechavanne lui-même vient d’engueuler mon père en personne ! Michel Denis, le batteur, est dans tous ses états.

— Si t’avais vu comme il lui a parlé à ton papa : un petit garçon ! Il ne faut plus se laisser faire… C’est nous les artistes, pas eux… Sans nous, ils n’existeraient pas ! Et ils nous traitent comme des chiens… Avant ça ne se passait pas ainsi… Oh ! S’il m’avait parlé comme ça, ce petit con, je lui cassais la gueule sur place !…

(…)

Georges de La Fuly a dit…

Merde ! J’ai loupé le savon. Je vois seulement le Zanine qui fait des bulles. « C’est ma dernière télé » murmure-t-il écœuré de jouer, son saxo tristement pendentif… Et Dechavanne, tout en noir, arpente le plateau, en flic minet… Il croise mon regard… Deux minutes après, son assistant sans doute, un affreux Goliath avec des écouteurs, se penche vers moi et me demande gestapotiquement :
— Qui êtes-vous monsieur ?
— Le fils de Marcel ! Je réponds…
L’esclave va rapporter ma réponse à son maître Christophe qui ne s’abaisse pas à aborder les inconnus !!! Malheureusement, ça le gratte trop Dechavanne, et puis je ne suis pas inconnu… Alors, n’y tenant plus, ce petit chacal électrique vient directement me parler… Dechavanne vient me parler ! Quel honneur ! Ça ne lui suffit pas “fils de Marcel”… Il veut avoir le cœur net que je suis bien “Nabe-le-facho”… Il me questionne sec sans me regarder dans les yeux.
— C’est pas vous qui êtes passé à Apostrophes ?
— Oui, il y a un mois…
— Non, avant… Vous aviez fait scandale… Avez-vous changé d’idées depuis ?
— Aucune idée.
— Vous aviez prôné un certain extrémisme…
— Vous l’avez vue cette fameuse émission ?
— Non.
— Vous avez lu mon livre ?
— Non, mais j’en ai beaucoup entendu parler…
— Alors lisez, voyez. C’est pas très “professionnel” d’incriminer quelqu’un sans rien en savoir par soi-même…

Et le foireux minus s’éclipse. S’il savait Dechavanne à quel point, pour le Bonheur, j’ai étudié devant mon poste ses mimiques et sa psychologie, comment je connais bien son âme de fils de bonne famille grimaçant, ses tics de comique complexé, de déstabilisateur imbu… Ça m’intéresse de m’affronter à un jouac pareil : c’était réjouissant de le voir forcer son antipathie, toujours garder sa distance de petit prince de l’audimat !

Georges de La Fuly a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Beuche a dit…

Merci, Georges !
Ça ne m'étonne pas du tout, ce comportement chavannesque : il n'y a qu'à se souvenir des soirées qu'il animait pour la lutte contre le SIDA : anti-racisme, droits de l'homme, vive la capote, on est tous égaux, l'autre truie de Célarié qui saute sur un homme séropositif pour l'embrasser sur la bouche, acte d'une violence inouïe mais qui passe pour le comble de l'humanisme fraternel, Dechavanne qui exulte, ah oui, l'inculte et arrogant Dechavanne face à Nabe, j'y crois absolument !

Corto a dit…

C'est qui Christophe Dechavanne ? C'est quoi, la Star académie ?
Faites excuse, cher Pascal,dans nos montagnes,ça passe pas trop bien les ondes de la télé. A vous lire, je comprend dans quel terrible état d'inculture et d'ignorance je patauge. Un vrai crétin des Alpes, quoi ! Merci de me permettre encore de dévoiler mes immenses lacunes dans votre beau site branché.

Beuche a dit…

Star Academy, Corto, Academy, "Académie" c'est trop ringardos, grave de chez grave !

Appas a dit…

En espérant que votre acte d'allégeance télévisuelle ne soit que parodie. Car ce CD, occupe une place de choix dans le placard de mes figurines de crapules télévisuelles. Si vous souhaitez poursuivre dans cette voie — douloureuse — la prochaine fois, regardez Nagui. Et puis après, balancez votre TV?

Beuche a dit…

Ah, Nagui... Le grand spécialiste de la musique... Quel bonheur de le regarder, aussi, celui-là !