vendredi 13 novembre 2009

Les trous de San Francisco


On est seul. On essaie de gagner sa vie en vendant des sandwiches. On traîne. On n'a pas d'espoir, ni même de désir, pas même celui de mourir. On se traîne. Et puis vient une femme, dont on tombe amoureux, éperdument, et il n'y a rien d'autre, fatalement, pour combler l'ennui, pour faire danser sa vie, autrement. La femme est folle, maniaco-dépressive ou un truc dans le genre. Alors ils se traînent, elle le traîne, jusqu'au suicide conjugal. Mais ça ne suffira pas.


Willeford est un très grand écrivain, injustement ignoré de son vivant, et encore plus, peut-être, depuis sa mort.
Aucun chichi, pas de fioriture, une écriture qui ne se pose pas de question, qui va direct à l'os, sans aucune concession. Pas de violence tape-à-l'oeil, non plus, rien de gratuit, aucun effet, l'Humain dans sa crudité, sa misère.
Cette sagacité, cette honnêteté, ses congénères ne la lui auront jamais pardonnée. Quelle meilleure vengeance que l'oubli ?

15 commentaires:

Georges a dit…

C'est pas vrai, j'ai jamais vendu de sandwichs.

Beuche a dit…

Parce que vous avez vécu à San Francisco ?

Georges a dit…

Non, c'est Saint François qu'habite chez moi.

Beuche a dit…

Avec tous ses n'animaux ?

Corto a dit…

Je me suis fais draguer à San Francisco par un chauffeur de taxi dont l'ami chantait dans un bar gay des airs de comédie musicale. Il était très beau, mais à un moment donné de la soirée, il m'a déclaré fièrement : "Ein Volk, ein Recht, ein Fürher". Cela m'a dégrisé. Un chauffeur de taxi passe, mais un nazi ! J'ai d'ailleurs bien fait de m'abstenir, il est mort du sida.

Corto a dit…

Et puis je vous raconte pas le jour où je me suis perdu dans Brice Canyon et où j'ai rencontré une américaine qui m'a demandé "Where do you come from ?" et où j'ai répondu :"From Switzerland", ce qui l'a laissé pantoise...
Bon, mais peut-être que mes petits souvenirs n'intéressent personne !

Georges de La Fuly a dit…

Si si, encore, moi j'en veux des souvenirs !

Georges de La Fuly a dit…

De toute façon, maintenant que le Beuche me snobe, je vais aller me saouler en Suisse…

a dit…

Ça m'intéresse aussi !

Georges de La Fuly a dit…

Virez le 2/2, Beuche ! Aux chiottes, les Anos.

a dit…

"L'Homme facile" est beaucoup mieux. Il est signé Catherine Breillat, la grande écrivaine comtemporaine.

Beuche a dit…

2/2, qui êtes-vous donc ? Pas de nom, pas de blog...

Beuche a dit…

Corto, vos aventures outre-Atlantique m'intéressent grandement.
Mais expliquez-moi : vous êtes Suisse ou Savoyard ?

Beuche a dit…

Georges, vous m'emmenez en Suisse avec vous ?

Corto a dit…

Je suis les deux, cher Pascal. Je travaille en Suisse et je vis en France. Et vous êtes le bienvenu aux deux endroits, avec Georges, pour se saouler en bonne compagnie.
Et je vous raconterai la fois où je lisais, près du lac, à proximité de Las Vegas "L'écrivain russe préfère les grands nègres" (ou quelque chose comme cela) et que j'ai été abordé par un noir francophone qui voulait absolument savoir le titre de mon livre !