Ce qu'il y a, c'est que je ne suis pas écrivain. Mais peut-être ai-je suffisamment insisté là-dessus ? Tant pis. C'est ça, mon drame. Par un caprice de la destinée, j'ai été introduit dans une vaste salle où se déroule un festin inouï. Autour de moi, les gens se pressent vers la table, et plus ils avancent, plus exquis sont les mets. Je n'avais pas faim avant d'entrer, mais l'odeur de mangeaille, le spectacle des convives en train de se régaler, j'ai fini par être pris de fringale, moi aussi. Mais pour avoir à manger, il faut le demander. Et moi, je ne parle pas la langue. Je ne sais que montrer du doigt, on n'a droit qu'aux patates bouillies. Alors, je mange mes patates bouillies, en regardant les autres s'empiffrer de caviar autour de moi, et en regrettant amèrement de ne pas parler la langue.
Donald Westlake, Adios Schéhérazade
Imaginons que l'on remplace écrivain par blogueur... Ça devient carrément drôle !
5 commentaires:
Billet admirable, Beuchy !
T'as tout compris à la vie, toi !
T'es le seigneur du web, le prince de l'écriture virtuelle, le roi de la blogosphère !
Tu déchires grave ta race !
Continue, continue, avec ce public en transe qui n'attend que toi, et ces fulgurances que tu nous envoies !
Putain, qu'est-ce qu'on ferait sans toi ? Hein ?
Putain, tu fous la trique au web, tu balances la vie au Net, t'es le Nec plus ultra de la post-contemporanéité, bordel, t'as vu comme t'es indispensable ?
Qu'est-ce qui vous prend Beuchy ?
La fièvre.
Beuche ? Ici Beuche. Ça beuche ?
Oui, Appas, c'est un peu schizophrénique, le blogage !
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