mardi 16 mars 2010

Le monde comme absurdité et comme substitution


Beuche vient de voir, sur la carte d'un bistrot, ceci : Velouté de pois gourmands au lard virtuel.
Si même le lard devient virtuel, maintenant, il n'y en a plus pour longtemps avant que Beuche ne se rende évanescent...

Décidément, il est très difficile d'être un cochon en ce début de XXIème siècle...
Massacrés en Égypte, éradiqués des cantines scolaires françaises, accusés de discrimination dans les soupes pour SDF, et maintenant virtualisés par nos chers bobos, il ne leur reste plus que quelques bouchers pour pouvoir se faire caresser...

Et si le destin tout entier de notre civilisation, et a fortiori celui de notre espèce, était en germe dans celui du cochon ? Virtualisé, l'Occident ! Allez hop, sans balles, sans armée, pour faire plaisir à nos pacifistes. Onuzifiée, l'humanité ! Terrassé avant même que d'avoir pu dire "halte" ! Pas de sang versé, plus de sang du tout, du sans. Même pas besoin de contraception pour disparaître, plus de bite, des bits. Et fi de l'humain.

Ce n'est pas une invasion, ce n'est pas un génocide, ce n'est pas une guerre perdue, ce n'est pas un massacre, c'est la virtualisation.

Le "souvenir du goût", qu'ils disent, les Marx et Veyrat.
Le souvenir de la chair, qu'ils diront, les produits de notre eugénisme.

8 commentaires:

Corto a dit…

Chez le grand Marc Veyrat, j'ai dégusté de la tartiflette virtuelle. C'était, en réalité une tartiflette décomposée. Mais l'intéressant était que dans chacune de ses parties vous retrouviez le goût du tout. C'est peut-être la même chose avec le cochon virtuel : au lieu d'être circonscrit sur ses quatre pattes, entre son groin rose et sa queue en tire-bouchon (sympathique l'animal...), il est virtuellement partout, comme le dernier rempart de notre civilisation occidentale. Virtuel oui, mais virtuel comme Dieu. En quelque sorte, bien sûr!Bon je retourne à la traite de Biquette.

Beuche a dit…

En grande forme le Corto ! Je suis désolé mais je ne comprends rien à votre histoire du cochon virtuel comme Dieu...

Quant à la tartiflette, j'en ai dégusté une chez le grand G et je peux vous assurer qu'elle était très bien composée et que chaque partie avait le goût de chaque partie tout en sachant promettre (promesses toujours tenues) la jouissance du Grand Tout !

Et vous me faites peur, avec votre brebis à traire... Boiriez-vous le lait directement à la source ?

Corto a dit…

Rassurez-vous Biquette est virtuelle, elle aussi. Ce qui n'ôte rien à la force de sa présence. Comme Dieu, si vous voyez ce que je veux dire...

PS. Je suis content que vous aimiez la tartiflette.

Beuche a dit…

Faite par G, uniquement. Celles d'avant étaient de la bouillie, et je ne veux même pas entendre parler de celles d'après.
C'est comme la mousse de saumon d'Alex, il n'y en a qu'une.

Marcoroz a dit…

Moi qui suis VG, je connaissais le steack végétal, les francfort au tofu, les escalopes de seitan... j'ai même mangé un jour du lard végétal. Mais du virtuel, non, je n'ai encore jamais vu cela dans un menu !

A force de nous laisser happer par l'Internet, les yeux rivés sur notre écran plat, ne devenons-nous pas virtuels ?

Beuche a dit…

Il faut s'en garder ! Comme du lard végétal, je suppose... Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Le reste, je connais, et, parfois, j'aime bien, ça m'amuse.

Lioubov Dormeur a dit…

Mais diable Pascal comment suis-je arrivée par ici moi donc ? Y a que des hommes !

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Beuche a dit…

La réponse me semble être dans votre question...