Très souvent, Beubeuche prend le train, pour aller de Rabastens à Toulouse, et de Toulouse à Rabastens (car Beubeuche a l'esprit logique, pardi).
La semaine dernière, disons jeudi, en début d'après-midi, Beubeuche était assis dans le train, somnolant voluptueusement, bercé qu'il était par les douces vibrations essènecéheffesques.
Voilà Saint-Sulpice (sur-Tarn, vous l'aurez compris, bande d'ignares).
Montent trois amies. Elles s'assoient près de Beubeuche (et on peut les comprendre, il est d'ailleurs stupéfiant que ce ne soit pas le cas de toutes les jeunes femmes, mais nous y reviendrons, si vous le permettez).
Elles commencent à parler. Le silence n'est pas de voie ferrée.
« Ah ouais, Saint-Sulpice, c'est vraiment bien, c'est comme Albi, tu vois : y a des HLM, et y a un Champion. Alors qu'à Rabastens, ils ont qu'un Shopi, ils s'emmerdent. »
Beubeuche aimerait s'emmerder plus souvent.
20 commentaires:
« Quelle conscération pour manger que d'ainsi revenir en gloire ! »
Alors ça ça vous pendait au nez !
J'y ai répondu !
Oh, on sen doutait un peu…
Si je peux mettre mon grain de sel dans la polémique, Cher beuche…
Manger est un verbe transitif. On mange quelque chose. Forcément. Alors qu'on prend un repas, pour rester vague sur le jour ni l'heure… et sur la nourriture consommée.
De quoi parlez-vous ?
De ça.
Je ne suis vraiment pas distinguée : quand c'est l'heure de prendre le repas, je dis vulgairement à mes enfants : "à table !". Je pousse parfois l'obscénité jusqu'à son paroxysme en chantant : "À taaaaaable, tout le monde à taaaaaable ! Les petits, les grands, les bons, les méchants !"
Mais moi aussi je dis à taaaaaaable !, quand je sers les croquettes de Luna !
Quel précieux, ce Georges !
Teniez-vous le même discours avant d'avoir lu Camus ?
Et soyez indulgent : chez les prolos (dont je viens), on dit "manger". D'où ma parenthèse sur l'habitude.
Vous n'y êtes vraiment pas du tout.
Mais je plaisante (pour "quel précieux") !
« Teniez-vous le même discours avant d'avoir lu Camus ? »
On voit que vous n'avez pas connu mon père !
Un exemple entre cent : si quelqu'un disait à table : "Je m'en rappelle" pour "je m'en souviens"… Paf ! Une beigne !
Et puis quand même, Georges, (et je ne parle pas pour vous), ne trouvez-vous pas navrante et exaspérante cette obsession, chez nombre de lecteurs de R. Camus, de la traque de la faute grammaticale, de l'erreur de conjugaison, de la pureté syntaxique, du conformisme teigneux d'une langue figée ?
Moi si.
Ce qui n'empêche nullement de tenir coûte que coûte au caractère transitif du verbe "manger", bien entendu !
Ah ça, chez moi, c'est pareil (l'engueulade remplaçant la beigne), pour "s'en rappeler". J'ai horreur de ça ! Comme quoi...
Et puis vraiment, "manger" "intransivé" ne me choque absolument pas. L'habitude, sans doute...
« ne trouvez-vous pas navrante et exaspérante cette obsession, chez nombre de lecteurs de R. Camus, de la traque de la faute grammaticale, de l'erreur de conjugaison, de la pureté syntaxique, du conformisme teigneux d'une langue figée ? »
Je ne dirai rien (pour le moment) du "conformisme teigneux d'une langue figée", mais pour le reste, non, ce n'est pas vraiment ce qui me dérange. Mon premier RC fut Le Répertoire, précisément. C'est comme ça que j'ai commencé à l'aimer.
De toute façon, ce genre de choses ne se discutent pas vraiment. Il y a des choses qui me hérissent plus que tout dans la langue telle qu'elle est parlée communément. Je ne prétends pas avoir forcément raison, mais c'est pour moi essentiel.
Marcel a écrit un très joli petit texte sur mon blog, qui vous est dédié.
Ne me demandez pas pourquoi il vous l'a dédiée, je n'en sais rien.
Beubeuche m'a l'air sympathique comme garçon. Que va-t-il lui arriver la prochaine fois ?
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