Il y a trois ans, Beuche, après une longue période athée, voulut partir à la quête du Christ.
(A ce stade de la narration, Beuche sent déjà quelques rictus ou franches poilades. C'est fendard, la quête du Christ, hein ? A vous, les pantalonneurs et les gaudrillolards, je vous le dis : vous pouvez passer votre chemin.)
Beuche voulut donc se refrotter à la religion catholique, à ses rites, à ses dogmes, à sa liturgie. Il s'était fait baptiser à neuf ans, avait fait sa première communion à dix, et avait arrêté.
Confirmation, donc, à vingt-huit ans.
Il téléphona au service adéquat, on le rappela, et la préparation au troisième sacrement d'initiation débuta chez une soeur, dans une HLM du quartier Soupetard à Toulouse. Cette soeur était adorable, humble et dynamique mais, on ne sait pour quelles raisons, la suite des opérations devait se dérouler dans une église, avec un prêtre délicieux.
Au rythme de deux heures mensuelles, pendant une année scolaire, Beuche prépara sa confirmation.
Bien, très bien. Sauf que.
Eh bien sauf que Beuche put s'apercevoir, à son grand désespoir, que l'Église catholique, apostolique et romaine, en pareils cas, n'a non seulement aucune exigence envers ses confirmants, mais n'a quasiment rien à transmettre. Beuche se demande si au club de pétanque de Rabastens l'enseignement n'y est pas supérieur.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Dieu nous aime, Jésus est gentil, le pêché c'est vilain mais c'est humain, la Pape il est gentil, tu peux ne pas venir à la préparation on s'en fout tu seras confirmé ça fera du chiffre, Kierke-quoi ? Gaard ? connais pas, Pascal pas trop, de toute façon tout le monde doit comprendre alors prenons plutôt le manuel pour les enfants de neuf ans, là, ah y en a qui savent pas lire alors un Notre-Père et au lit !
Beuche a appris que l'Église était le premier ennemi de l'Église et son principal danger, une véritable machine à écoeurer les croyants, une guimauve écoeurante à force d'être molle et sucrée, une fille ingrate et finalement matricide, pour ne pas dire tout simplement déïcide.
Beuche a reçu sa confirmation, oui, mais la cérémonie était tellement laide dans une église tellement laide après une préparation tellement ridicule qu'il n'a rien reçu du tout.
13 commentaires:
Eh oui.
C'est affreux, hein ?
Quarante ans que c'est comme ça.
Oui, Vatican II...
D'unn autre côté, les intégristes, ça donne moyennement envie...
Confirmand, comme gourmand. Bizarre, non ?
Certes, Kim, mais aussi celui ou ce qui confirme (en l'occurence la nullité, bien souvent, aujourd'hui, de l'Église catholique).
Donc, confirmant, comme exaspérant, et aussi "Bad Lieutenant".
Dieu est dans votre coeur Pascal, n'allez pas le chercher ailleurs.
« Au début était le Verbe. »
Mon coeur ne connait pas la grammaire, Michel, hélas !...
Pfffff…
Quoi "Pfff" encore ? Quoi, quoi ?
Répétez sans cesse dans votre âme et dans votre coeur le mantra Kyrie eleison. C'est le viatique.
Ôôômmmmmm.........
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