vendredi 26 mars 2010

La curée


Renée s'emmerde. Elle a ses robes, sa servante, ses lubies, et elle s'emmerde.
Renée est belle, encore jeune, et blonde. L'odeur, la chair d'une blonde...
Renée est riche, du moins le croit-elle. Elle a un mari, bien sûr, Saccard, qu'elle accepte. Guère de sentiments pour lui, pas d'hostilité, pas d'attirance particulière.
Renée s'emmerde. Il lui faut aller plus loin dans la luxure qui s'étale sans cesse devant ses yeux.

Alors elle se fait baiser par son beau-fils, Maxime, de huit ans plus jeune qu'elle. Ou plutôt elle le baise, en cavalière comme on dirait aujourd'hui. Lui se laisse faire, mou et androgyne.
L'inceste bisexuel, le plaisir ultime de la bourgeoise blasée en quête de nouvelles émotions. Elle en tombe éperdument amoureuse. Du moins le croit-elle.
Coincée entre son mari vénal et son beau-fils je-m-en-foutiste dégénéré, Renée se croit libre. Jusqu'au jour où, le couple adultérin surpris en situation compromettante par Saccard, elle verra le père et le fils, le mari et l'amant, partir sans un cri, sans un coup, bras dessus bras dessous, dans la connivence de la cupidité.

La voilà face à sa solitude, dans sa prison dorée, plus nue que jamais, telle Éve après la pomme. Utilisée par son mari pour son argent, par son amant pour complaire à sa molle luxure, sa paresse, la voilà consciente de sa perdition.
Elle deviendra à moitié folle, et dans peu de temps une ményngite l'achèvera.

Les Saccard continueront leurs petites et grandes affaires, et n'auront jamais rien à foutre de Renée. Ils ne paieront pas même ses dettes une fois morte.

5 commentaires:

Appas a dit…

Voilà pourquoi les femmes doivent bosser.

a dit…

Vous me donnez envie de le lire.

(Telle Ève après la pomme...)

Beuche a dit…

Au turbin, les gonzesses ! Allez hop ! Et les mecs au bistrot ! Comme dans L'Assommoir, grand roman du progrès social...

Et si Beuche ouvre l'appétit de K2B, alors là, il en est baba comme un rond de flan ! Suis très touché.

a dit…

La voilà face à sa solitude, dans sa prison dorée, plus nue que jamais, ça c'est de la 4e de couve !

Beuche a dit…

Ouais, j'entame ma reconversion.