mercredi 31 mars 2010

Le sourire à visage du rien

Alors là, vraiment, nous pouvons dire que la société française (au moins, au moins !) a fait ces derniers temps un progrès considérable ! Le temps de la maturité est venu !
Nous connaissions les familles morcelées, divisées, déchirées, recomposées. Nous connaissions le désir d'indépendance, le goût de l'envol, l'autonomie du petit, la liberté vaginale de maman, la console de jeu et les matchs de foot de papa. Nous avions eu vent, hélas, trop, mille fois hélas, Mon Dieu ! des guéguerres au sein du couple, de la pension alimentaire, de la garde belliqueuse des rejetons, et que c'est moi qui le veux et que c'est pas toi qui l'auras, et que ça finira comme dans la nouvelle "Un problème de mécanique" de Carver (je vous raconte pas, vous irez la lire).
Mais c'est fini, tout ça ! Terminé ! Aux oubliettes ! Maintenant, on ne divorce plus. D'abord parce qu'on ne s'est pas mariés, ensuite parce qu'on n'a jamais été ni ensemble, ni seul. Oh, loin de nous l'idée de faire un procès à ce pauvre PACS qui a au moins le mérite de rendre parfaitement transparente la conception contemporaine de la vie en couple : sans engagement, surtout pas, et sans risque, en préservant l'essentiel : son pognon.
Ainsi, quand on décide de ne plus vivre sous le même toit (à prendre littéralement, puisqu'il n'y a rien d'autre), pour montrer qu'on sait être intelligents et parce qu'on connait les priorités, nous, Monsieur ! eh bien on part en vacances ensemble ! Avec le petit ! Beh tiens ! Avec le chien ! Ou des amis. Ou qui on veut. Et on se photographie, la gueule enfarinée. Il n'y a pas d'avant, il n'y a pas d'après.
On n'en peut plus, on en crève, mais il faut continuer à se montrer. Oh oui, se montrer. Comme avant, cet avant qui n'a jamais existé que dans le fantasme d'un après qui ne pourra jamais exister.
Et n'être plus que ce sourire, figé, figeant, qui absorbe tout le néant du monde et le vomit à la face des derniers humains qui restent.

7 commentaires:

a dit…

Où voulez-vous en venir ?

Beuche a dit…

C'est ce qu'il est coutume d'appeler un "billet d'humeur", consécutif à une colère marinée de longue date...
Je ne prétends pas avoir raison, c'est juste une défécation qui soulage après une constipation douloureuse.
Et j'assume ce côté peu ragoutant de ce blog.
On ne pourra pas me reprocher d'avoir pu faire croire que Chez Beuche aspirait à des cimes plus élevées !

La Gerbille des Ciments a dit…

Le PACS, c'est un peu la vérité toute nue du mariage d'aujourd'hui : il s'agit dans les deux cas de signer un papier fixant les modalités de la redistribution du fric accumulé avant et pendant l'union lorsque vient le moment de se séparer.

Par ailleurs, quand il n'y a ni conviction religieuse, ni romantisme, ni famille protocolaire, il n'existe plus de réelle raison de préférer le mariage au PACS, et l'un vaut l'autre.

Avantages du PACS : personne ne vous range dans une case, ça ne coûte pas un radis, ça va vite, pas besoin de témoins, ça ne choque personne si vous ne faites pas de fête.

La Gerbille des Ciments a dit…

Le PACS, c'est un peu la vérité toute nue du mariage d'aujourd'hui : il s'agit dans les deux cas de signer un papier fixant les modalités de la redistribution du fric accumulé avant et pendant l'union lorsque vient le moment de se séparer.

Par ailleurs, quand il n'y a ni conviction religieuse, ni romantisme, ni famille protocolaire, il n'existe plus de réelle raison de préférer le mariage au PACS, et l'un vaut l'autre.

Avantages du PACS : personne ne vous range dans une case, ça ne coûte pas un radis, ça va vite, pas besoin de témoins, ça ne choque personne si vous ne faites pas de fête.

Beuche a dit…

Vous avez raison, Jane. Mais le PACS n'était qu'un détail dans mon petit cri.

La Gerbille des Ciments a dit…

Mais je n'ai pas bien compris votre cri ; à tout hasard, je me suis laissée porter par les mots de votre billet qui m'ont frappée.

Beuche a dit…

Je vous comprends.